Messes interprétées en langue des signes

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La prochaine messe interprétée en langue des signes aura lieu le dimanche 6 septembre 2024 à 9h30 en l’église de la Sainte-Famille à Woluwe Saint-Lambert.

L’équipe d’animation « Signes de Foi » assurera l’interprétation en langue des signes pour les personnes sourdes et malentendantes.

Des places seront réservées pour ces dernières.

Boucle magnétique pour les personnes portant un appareil auditif ou un implant cochléaire.

Renseignements : Tél. et fax : P. François 02 772 71 08

p.francois.1933@outlook.com

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Renseignements : Tél. et fax : P. François 02 772 71 08

Boucle d’induction magnétique pour les personnes portant un appareil auditif ou un implant cochléaire

Renseignements: Tél. et Fax : P. François 02 772 71 08 p.francois.1933@outlook.com

Moyens de transport : Métro 1, arrêt Roodebeek + Bus 29, direction Schuman, arrêt Verheyleweghen

Bus 27, arrêt Ste-Famille (à l’arrière de l’église)

Christ

L’équipe « Signes de Foi

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L’église est équipée d’une boucle magnétique à destination des malentendants.

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Oui, à l’immersion en bilingue en langue des signes

 

ZoomDIMANCHE N°4 Dimanche 1er février2015

ENSEIGNEMENT

Oui, à l’immersion bilingue en langue des signes

Bouqut de crayonsUn bouquet de crayons de toutes les couleurs, symbole explicite de nos différences, tel est le rappel visuel ou l’icône des Funambules. On s’en doute, le choix de ce nom n’est pas le fruit du hasard. Ils sont équilibristes ces enfants, qui serpentent entre deux cultures, tout comme ces professionnels et bénévoles enthousiastes qui gravitent autour du projet namurois d’immersion en langue des signes et en français.

Pour célébrer dignement les 15 ans d’existence du projet. M, soirée anniversaire a été concoctée le 20 janvier 2015, avec la projection d’un film. Silence, on tourne… « Les Funambules de Sainte-Marie ». Le ton de ce film est résolument joyeux, voire caustique, à l’image de Gilles et Floriane, deux adolescents têtes d’affiche du film. Flèves de l’établissement namurois Sainte-Marie, en cinquième et troisième, humanité, ils y ont suivi leur scolarité depuis leur plus jeune âge. Ce sont, en quelque sorte, les pionniers de cette aventure. En les plaçant à l’avant de la scénographie, Raphaël Volon, le réalisateur, déploie une ligne du temps visible et crédible. Ce projet existe, puisque ces deux émissaires en témoignent. La complicité espiègle qui unit les deux jeunes insuffle un peu de légèreté à la gravité du sujet. Un choix d’enseignement en immersion inscrit les parents et les enfants dans une dynamique particulière. C’est une démarche mûrement réfléchie. La force de ce documentaire est de placer les spectateurs au coeur de l’école, à côté des enfants, entendants, malentendants, sourds, attentifs, distraits, rieurs… Bref des écoliers comme fi en existe, heureusement, des millions en Belgique et ailleurs.

Trois partenaires pour un défi

Depuis 15 ans, trois partenaires se complètent pour réaliser l’aventure quotidienne des Funambules: la communauté scolaire Sainte-Marie à Namur, l’asbl ‘Ecole & Surdité’, et l’Université de Namur. l’administratrice déléguée de l’asbl ‘Ecole, & Surdité’, Claire de Halleux, revient pour nous sur l’actualité de l’association. « L’urgence est double. La première est de donner une information précise et complète sur ce dispositif scolaire qui existe à Namur et permet l’inclusion de groupes d’élèves sourds dans des classes ordinaires avec une pédagogie d’immersion bilingue en langue des signes et en français. La réalisation du film ‘Les funambules» amène des éléments de réponse aux questions sur le fonctionnement de ces classes, leurs objectifs et la ligne de conduite. La deuxième, c’est de convaincre de manière plus définitive et complète les responsables du cabinet de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de la pertinence du programme pédagogique de ces classes et donc de la nécessité impérative que ces classes soient reconnues et subsidiées pour le cursus complet. L’absence de reconnaissance en totalité met en péril la scolarité des élèves inscrits dans ces classes. Nous demandons une reconnaissance de l’ensemble du dispositif scolaire jusqu’à la fin des secondaires. C’est le cas pour les filières d’immersion en langues orales, c’est un droit linguistique et pédagogique. «  L’administratrice déléguée de l’asbl ‘Ecole & Surdité’ est aussi pédiatre. « On est dans un monde majoritairement entendant, dominé parles langues orales dans lequel toute une série de progrès techniques ont multiplié le champ des possibles pour tout un chacun; une société profondément multilingue, où la connaissance des langues est fondamentale. L’alliance, la synergie de ces deux versants (potentiel langagier intact de ces enfants sourds à l’origine et les technologies mises à leur service, et pas l’inverse) doit ouvrir toutes les portes.  » Quel est le plus grand obstacle aujourd’hui? « L’opposition entre les deux manières de regarder la surdité. On peut regarder la surdité par le versant culturel et linguistique, ou bien on peut regarder les personnes sourdes comme des personnes déficientes et vouloir exclusivement réparer leur audition déficiente.  » Son plus beau souvenir reste l’expérience de certains enfants « arrivés dans ces classes sans langue, sans langue orale de la maison (le français le turc, etc.), sans langue des signes. Je les ai vus s’épanouir, au fil des jours et des semaines, dans une langue et puis dans l’autre. Ils sont entrés dans une langue, dans l’humanité, et leurs yeux ont pétillé… « .

Une double compétence

Laurence MeurantLinguiste de formation, Laurence Meurant accompagne le projet d’immersion en langue des signes depuis ses débuts. Chercheuse qualifiée pour le FNRS, elle nous précise les spécificités, de cet apprentissage en immersion. « Les deux langues sont inséparables. La langue des signes est la langue des échanges oraux, en face à face, et le français est la langue de l’écrit. En classe, les deux langues sont tout le temps en articulation l’une avec l’autre, imbriquées l’une à l’autre. C’est l’une par l’autre que les enfants construisent leur maîtrise langagière et, avec elle& de tous leurs savoirs scolaires. La plus grande difficulté se situe du côté des enseignants bilingues qui doivent trouver comment, dans le même temps que leurs collègues francophone& amener les enfants non seulement à construire des compétences dans les matières scolaire& mais aussi à les construire dans les deux langues et dans la comparaison des deux langues Mais, par ce parcours scolaire. les élèves développent une compétence de prise de recul sur leurs deux langues, et de ce fait un entraînement intensif à l’abstraction. « 

Une précieuse collaboration

Chaque mois, les enseignants et interprètes des classes bilingues se retrouvent avec les linguistes de l’Université de Namur, lors d’une formation continuée. « Cela permet de guider les réflexions sur la langue des signes et son usage dans l’enseignement. C’est aussi une mine de nouvelles interrogations qui guident les recherches. « Au fil des années, le type de questionnement a évolué. « L’équipe pédagogique s’agrandit chaque année Au début, il y avait beaucoup de questions de vocabulaire, de lexique… Ces questions apparaissent moins, la langue circule mieux. Beaucoup de questions des débuts sont résolues par des discussions dans la salle des profs. Aujourd’hui, les questions se diversifient. Par exemple, comment l’enseignant peut-il ou doit-il utiliser l’espace lors d’un cours de mathématiques, en fonction de l’âge des élèves et de leur capacité ou non à traiter l’inversion spatiale qui lie deux interlocuteurs face à face (sa droite = ma gauche)? Quelles limites et nuances entre le rôle de l’enseignant et celui de l’interprète? Ce sont des différences entre les deux métiers qui doivent être pensées  » A Sainte-Marie, les élèves apprennent la langue des signes de Belgique francophone (LSFB). « Les différences entre les langues de signes sont essentiellement situées du côté du lexique, du vocabulaire. Les grands principes de la grammaire sont beaucoup plus semblables d’une langue des signes à Vautre, explique encore Laurence Meurant. Si l’aventure vous tente, sachez que le DVD sera commercialisé au prix de 20€ (hors frais de port). Voilà une manière d’appréhender cet enseignement in situ. Car, comme le rappelle Claire de Halleux, « il vaut mieux poser des questions, que rester avec de mauvaises informations! »

Angélique TASIAUX

Infos pour le DVD du film « Les funambules de Sainte-Marie »: magalg.ghesquiere@ eroleetsurdite.be tél. 0484. 24 91 70 ww.ecoleetsurdite.bel

Article paru dans  :

Femmes d’aujourd’hui n°39 du 24 septembre 2015

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Article paru dans Sud Presse « Messe traduite en Langue des signes »

Une messe traduite en direct pour les sourds à l’église de la Sainte-Famille à Woluwe

L’équipe de bénévoles de Signes de Foi traduit en langue des signes, chaque premier dimanche du mois, la seule messe accessible aux sourds et aux malentendants de la capitale. Rencontre avec Pierre François, l’un des responsables.

Messe traduite en Langue des signes

À 82 ans, Pierre François tient à aller régulièrement aux messes de sa paroisse. Mais pour cet habitant de Woluwe-Saint-Lambert, ce choix n’est pas toujours facile. « A 35 ans, mon ouïe a été totalement perdue J’ai un appareil auditif, sans lui, je n’entends plus. »

Pierre François est impliqué depuis toujours dans la cause des sourds. « Mes parents et mes deux frères étaient sourds profonds. Pendant longtemps j’ai été le seul entendant de la famille. », raconte-t-il. Membre actif au Foyer des sourds et des malentendants, il avait l’habitude d’assister aux offices de l’aumônier du foyer. Mais quand, il y a une vingtaine d’années, ce dernier part et n’est pas remplacé, les fidèles comme Pierre François sont pris au dépourvu.

Une église équipée spécialement

C’est alors que plusieurs décident de fonder le mouvement Signes de Foi et de proposer, tous les premiers dimanches du mois à l’église de la Sainte-Famille à Woluwe-Saint-Lambert, un office traduit en langue des signes. Pierre François y participe, avec d’autres volontaires. L’assistance n’est pas toujours nombreuse, mais ce qui compte, c’est d’aider. « Dimanche dernier, il y avait six personnes et quatre autres de l’équipe.»

Ce lieu de culte est équipé d’une boucle d’induction magnétique qui permet au pensionné de bien entendre avec son appareil auditif. « C’est la première église de la Région à avoir installé une boude magnétique. Nous leur avions demandé et ils l’ont fait très volontiers. C’est une simple boucle qui fait le tour de l’endroit où la personne veut entendre. Ce n’est malheureusement pas encore très répandu en Belgique », explique Pierre François. Trois autres églises en sont désormais équipées, la chapelle Œcuménique de l’UCL, l’église Saint-Lambert, et Notre-Dame du Sacré-cœur à Etterbeek.

Mais ce dispositif ne fonctionne que pour les malentendants, si tant est que leur appareil auditif est compatible. Pour les autres, les bénévoles se chargent de traduire en direct les paroles du prêtre en langue des signes. Un exercice difficile. «Pour traduire le langage ecclésiastique, il faut bien s’y connaître. Nous avons travaillé cinq ans pour établir ce lexique religieux, inventer certains signes qui n’existaient pas», explique Pierre François en montrant fièrement le petit livret de 400 signes auquel il a participé. Sourire aux lèvres, l’homme est bien décidé à poursuivre son action. ∎

MARIE HAMONEAU

Intégration

«Trouver de la richesse dans son handicap»

Pierre Francois

Pierre François est fortement engagé dans la cause des sourds et des malentendants. «Je pense que la surdité n’est pas encore assez bien reconnue. Les sourds en sont les premières victimes, mais aussi les premiers fautifs. Il y a comme une gêne. Les gens ne veulent pas qu’on remarque leur appareil auditif, ils n’assument pas toujours de dire qu’ils entendent mal. » Un problème que notre homme a parfois du mal à comprendre, quand ceux qui voient mal, eux, n’hésitent pas à sortir leurs lunettes. « L’ouïe est un sens comme un autre. Mais c’est vrai que dans un monde de la communication comme le nôtre, c’est un handicap qui peut être très lourd à porter. »

Pourtant, le nombre de personnes malentendantes pourrait être bien plus élevé qu’on ne le croit. « Les gens ne font pas attention au bruit. Pour moi qui ai souffert de ça, ça me fait mal au cœur.»

Pierre François souhaite que cette attitude change : « J’aimerais dire aux gens que la surdité pourrait les atteindre et que si c’est le cas, il ne faut pas en avoir honte. Il faut essayer de trouver de la richesse dans son handicap. » Par ailleurs, il espère que le succès du film mettant en scène des sourds, «La famille Bélier», qui l’a par ailleurs « bouleversé », aide à la compréhension de la surdité par le grand public. ∎

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Le Pape rencontre les sourds et aveugles

Le pape rencontre sourds-muets et aveugles au Vatican

Vatican

Ce samedi 29 mars, quelque 6.000 personnes sourdes-muettes et mal voyantes ont été reçues en audience par le pape François.  

Dans son exhortation apostolique, le pape François avait mis en avant une « culture de la rencontre ». En recevant samedi midi au Vatican quelque 6.000 personnes sourdes-muettes et 650 aveugles, le Saint-Père est, une fois de plus, passé à l’acte. Cette rencontre fait suite à une demande d’un prêtre brésilien de 43 ans, P. Delci Filho, qui œuvre pour l’éducation et l’évangélisation des sourds au sein d’une association italienne. Après avoir écrit au pape fin décembre, « son bureau m’a téléphoné pour me proposer une date, que j’ai annoncée sur Facebook », a raconté le père brésilien Delci Filho au quotidien La Croix.Le prêtre a confié avoir été surpris de recevoir une réponse positive si rapidement et pour une si large audience.

Une ambiance extraordinaire

C’est dans la salle comble Paul VI que le pape a tenu à recevoir ses invités. Ils sont venus des quatre coins de l’Italie mais aussi d’autres pays comme l’Allemagne, l’Argentine, la Belgique, le Brésil, l’Espagne, Malte et le Royaume-Uni. Des interprètes sont venus en masse pour traduire en langue des signes les discours des intervenants et les paroles des chansons d’un groupe de musiciens aveugles. Dans la salle Paul VI, il régnait une ambiance extraordinaire même si personne ou presque ne pouvait chanter: les applaudissements se faisaient en levant les bras et en les agitant.

Au-delà des préjugés, une rencontre

Le pape François, visiblement ému par ce rassemblement inédit, n’a pas hésité à aller à la rencontre des fidèles, prenant certains dans ses bras et bénissant l’assemblée. Pour signaler sa présence aux personnes malvoyantes, le pape les touchait sur le front et leur visage s’illuminait.

Une audience particulière qui a récolté un franc succès et qui a remis à l’honneur la place de la personne handicapée au sein de l’Eglise. Et pour le pape François, ce fut une nouvelle occasion de mettre en œuvre « une culture de la rencontre » plutôt qu’une « culture de l’exclusion et du préjugé« ,  encore trop souvent d’actualité.

S.T. (d’après La Croix)

Crédit Photo: Radio Vatican

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Boucle d’induction magnétique dans des Eglises de Woluwe

Message important.

Nous avons le plaisir de vous annoncer que l’église de Notre Dame du Chant d’Oiseau vient d’être équipée d’une boucle d’induction magnétique qui permet aux personnes malentendantes portant un appareil acoustique de mieux participer aux cérémonies religieuses qui se déroulent dans notre église. Cet équipement se trouve à l’avant à l’intérieur des quinze premières rangées de l’église.

Deux autres églises de notre unité pastorale, celles de la Sainte-Famille et de Saint-Lambert disposent déjà du même équipement. Cela permettra une meilleure coordination lors des cérémonies organisées en unité pastorale.

C’est à l’initiative de l’Equipe « Signes de Foi » officiant depuis de nombreuses années à la Paroisse de la Sainte-Famille que nous avons procédé à cette installation. L’équipe « Signes de Foi » se tient à la disposition de toutes les personnes souhaitant d’autres informations à ce sujet. Elle attire toutefois l’attention des personnes malentendantes portant déjà un appareil acoustique, que celui-ci doit posséder l’équipement « T », préconisé afin de mieux comprendre les communications téléphoniques, pour pouvoir bénéficier des avantages de cette boucle. Si ce n’est pas le cas, il convient de se mettre en rapport avec leur acousticien. Il est important aussi, si vous envisagez l’achat prochain d’un appareil acoustique, d’insister pour qu’il soit équipé de la position « T ».

Nous espérons ainsi avoir répondu à l’attente des personnes malentendantes qui nous avaient sollicités. N’hésitez pas à nous consulter si vous rencontrez le moindre problème.

Pour « Signes de Foi », P. François, avenue du Gobelet d’Or 8, 1200 Bruxelles. p.françois@swing.be

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HANDICAP / SURDITE

HANDICAP / SURDITÉ

 L’appel de Jésus a bouleversé ma vie et je voudrais vous le raconter. Je suis né dans une famille de sourds profonds, mes parents et deux frères sont sourds de naissance. Je croyais bien connaître le problème de la surdité mais il a fallu que je devienne sourd moi-même pour me rendre compte de ce que c’était. Et encore je ne serai jamais un sourd profond car ma perception et mon jugement seront toujours ceux d’un entendant devenu sourd.

 Comment ai-je vécu cette diminution progressive jusqu’à la perte brutale et totale de l’ouïe à 32 ans ? Assez mal, il est vrai, car je n’acceptais pas cette situation. Comme je maîtrisais bien la langue des signes qui était ma langue maternelle, je pensais rendre d’éminents services dans la traduction et l’interprétation auprès de mes amis sourds. C’était là mon idéal de service.

 J’avais reçu une éducation chrétienne. Je continuais donc à suivre un peu par habitude, mais sans beaucoup de conviction, ce qu’on appelait à l’époque les « obligations » de l’église.

Mais dans mon for intérieur je ne pouvais comprendre qu’un Dieu « bon » ait pu me toucher dans ce que je croyais être essentiel à mon idéal de service.

 Pendant trois ans je vécus replié sur moi-même, ayant érigé une muraille que peu de gens pouvaient franchir. Je dois ici remercier ma famille du soutien énorme qu’elle m’a accordé.

Un jour, alors que nous étions en vacances dans les Pyrénées, je fus poussé à aller à Lourdes. J’y allai non pas pour retrouver l’ouïe car je ne crois pas aux miracles physiques, mais ce que j’y reçus est tellement plus extraordinaire qu’aujourd’hui encore, je ne puis que difficilement l’exprimer. Quand je fus plongé dans la piscine il y eut comme un éclair – mon chemin de Damas – j’avais négligé Dieu mais c’est Jésus qui venait à nia rencontre. Il me parlait comme un ami me faisant comprendre que le chemin de la surdité que je me croyais imposé était en fait une invitation à la conversion. Il me disait : « quand, par tes signes tu croyais rendre service, tu flattais ta fierté et ton orgueil , Epphata, ouvre-toi, en acceptant ta surdité tu peux bien mieux entendre avec tes yeux, avec ton cœur.»

 Cette acceptation a bouleversé toute ma vie. « Jésus, tu es ma joie, Alléluia »

 P. F.

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Effata

Ouvrirlelivre

Le groupe « Signes de foi », lors de la célébration « Ouvrir le Livre » à la Cathédrale de Bruxelles, en novembre 2006.

Effata

Cet article est une réalisation collective de l’Équipe «Signes de Foi».

En italiques dans le texte, vous trouverez des remarques personnelles de personnes vivant chaque jour dans le monde du silence qu’est la déficience auditive ou qui le rencontrent dans leur apostolat. Puisse la lecture vous offrir un autre regard sur la surdité.

Effata, ouvre-toi ! » Nous connaissons tous ce mot araméen prononcé par jésus quand il guérit le sourd-muet (Marc 7,34). Les homélies qui suivent cet évangile nous ont toujours invités à ouvrir nos oreilles à la parole de Dieu, supposant ainsi que notre surdité physique ne nous empêche pas de recevoir cette parole de Dieu.

Nous n’avons jamais entendu d’homélie insistant sur la réalité de la surdité physique. On peut comprendre que dans notre monde essentiellement basé sur la communication, l’Église privilégie la modalité orale pour ceux qui perçoivent les sons et la langue écrite pour ceux qui maîtrisent la lecture. Que doivent penser alors les personnes sourdes ou malentendantes murées dans le silence, une autre réalité difficile à vivre ?

Il y a différentes catégories de surdité. La première représente les personnes qui subissent une déficience auditive, suite à une maladie, un traumatisme ou encore par le vieillissement. Ces personnes gardent l’usage de la parole et les appareils auditifs, amplificateurs, implants, boucle d’induction magnétique, etc.. leur sont d’une grande utilité. En Belgique, cela représente environ huit cent mille individus atteints à des degrés divers. L’acceptation de la déficience auditive est, toujours très pénible et l’on reporte souvent à plus tard, la décision de consulter le corps médical. On attribue au mot «sourd» une connotation péjorative et c’est pourquoi on utilise le terme «malentendant» pour ces personnes. Le nombre de déficients auditifs en Belgique atteint près de l sur 10. Imaginez donc que dans une assemblée dominicale de 250 fidèles, il y en a au moins 20 qui ne recevront que partiellement la parole de Dieu. Pour les aider à mieux comprendre, l’installation dans nos églises d’une boucle d’induction magnétique leur serait très utile’ .

La deuxième catégorie est constituée de personnes sourdes profondes, souvent depuis la naissance, dont le degré de surdité est tel que les appareils ne peuvent pas compenser, ou alors très partiellement, le handicap. Pour elles, la communication passe souvent par l’usage de la langue des signes, la lecture labiale et/ou écrite. N’ayant jamais entendu, ces personnes présentent une locution plus laborieuse et parfois difficilement compréhensible. Cette catégorie représente environ dix mille personnes dans le pays.

Il est très difficile de comprendre la surdité : Je suis né de parents sourds profonds et j’ai deux frères sourds de naissance, je croyais bien connaître le problème de la surdité mais il a fallu que je devienne sourd moi-même pour en ressentir toute la difficulté et accepter ce handicap. Et encore, ma parole, mon raisonnement, seront toujours différents de ceux d’un sourd profond.

Venons-en au thème « Parole et silence ». Si le terme silence peut être compris par la première catégorie des personnes ayant entendu, les sourds profonds ne peuvent absolument pas l’imaginer. De même la parole a, pour eux, une toute autre signification.

Participer à une cérémonie religieuse exige de la part des déficients auditifs une grande motivation. L’acoustique est souvent défectueuse dans les églises et la compréhension demande une attention soutenue. À fortiori quand l’audition est presque nulle.

La langue des signes est une langue spéciale, surtout concrète. Toute expression gestuelle a une origine symbolique qui subit lors de son utilisation des transformations l’éloignant du concept original. L’interprète d’un texte biblique en langue des signes est confronté à une double difficulté : celle de bien comprendre la symbolique du mot religieux pour l’adapter ensuite à l’expression gestuelle. Notons ici que la Bible n’est pas un livre historique mais un enseignement évolutif. Par exemple dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament il y a plusieurs images de Dieu dont on n’arrête pas de dire qu’il « parle ». Or, aucun prêtre en Belgique ne maîtrise parfaitement la langue des signes. Comment l’Église peut-elle alors communiquer la parole de Dieu aux personnes sourdes et malentendantes ?

La paroisse de la Sainte-Famille à Woluwe-Saint-Lambert a bien accueilli le groupe « Signes de Foi». Elle a installé une boucle d’induction magnétique et s’efforce d’intégrer la communauté des sourds dans ses activités. « Signes de Foi » interprète régulièrement en langue de signes des célébrations : eucharisties, baptêmes, mariages, sacrement des malades, funérailles, etc..

Depuis l’année dernière, « Signes de Foi » a pris en charge la préparation à la profession de foi de sept jeunes : J’ai vu la pureté et la transparence des enfants rejoints par la vérité de ce qu’ils voyaient, interprétée à la messe. Lors d’une intention : « Nous avons parlé de Dieu qui se propose d’être mon ami, un ami pour chacun », j’ai signé cette intention en observant les jeunes de l’autre côté dans l’église, et j’ai vu l’une d’entre eux réagir en faisant de la tête «oui, c’est vrai !» Quel témoignage pour ceux qui l’ont vue et surtout pour moi. Elle avait rencontré Dieu à ce moment-là.

« Signes de Foi » a contribué à l’édition d’un « Lexique des signes religieux » qui, d’une part, tend à unifier les signes religieux en Belgique francophone mais se veut surtout un témoignage de foi. De fait, nous avons souvent été interpellés par des gens ne connaissant pas la langue de signes, et qui, après avoir vu nos interprétations, nous ont dit combien nos expressions les avaient aidés à mieux prier. Cela nous conforte dans notre opinion que la prière ne doit pas être seulement orale. Selon Saint Augustin, qui chante bien, prie deux fois, c’est prier de tout son cœur. Qui signe bien prie trois fois, c’est signer juste et c’est prier de tout son cœur et de tout son corps.

Professer notre foi, c’est bien l’objectif que poursuit « Signes de Foi », en contribuant à la compréhension mutuelle de celles et ceux qui, sans la langue des signes, resteraient dans l’ignorance de ce qui les rassemble. j’ai pu voir combien Maman a retrouvé avec plaisir le chemin de l’Église, elle n’y allait plus qu’avec des pieds de plomb et maintenant elle sent que Dieu lui parle dans sa propre langue.

C’est pourquoi la langue des signes doit pouvoir s’inscrire sans discrimination dans la mosaïque des différentes langues de l’humanité. Rappelons-nous que l’Esprit Saint souffle où il veut et qu’il a permis aux apôtres de s’adresser à une foule représentant toutes sortes de nations, chacune recevant le même message dans sa propre langue. C’est à cette communication enrichissante que la langue des signes donne accès, en rétablissant dans leur dignité d’interlocuteurs valables des personnes qui, autrefois, étaient rejetées par la société.

Notre Dieu incarné ne peut que se réjouir de voir cette gestuelle, exploitant les ressources du corps humain, exprimer à la place des sons la même parole divine. La Parole de Dieu me rejoint à travers l’expression de mon propre corps.

C’est là le message de la bonne nouvelle que nous voulons partager avec tous nos frères et sœurs en Christ.

L’Équipe « Signes de Foi »

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Je suis venu pour qu’ils aient la vie

« Je suis venu pour qu’ils aient la vie,

Et la vie en abondance» >10, 10)

 Je travaille depuis 15 ans en primaire dans l’ensei­gnement spécialisé, avec différents types d’enfants sourds, caractériels, infirmes moteurs cérébraux. J’y rencontre des silences où se vivent des choses très denses et profondes. Douloureuses parfois. Silences clos ? Vides ? Stériles ?

Je vous en partage quelques traces

Thomas est un enfant sourd de naissance. Il a déve­loppé un sens de l’observation très affiné. Il perçoit de manière accrue l’émotion de l’autre. Lors des mises en scène bibliques, il saisit le tempérament et l’état inté­rieur du personnage, et le joue pleinement avec autant de présence et de précision qu’un acteur, en ajoutant sa touche personnelle.

 Cindy, une élève caractérielle, grande, forte, n’arrivait pas à se dire. Submergée par son émotion, elle ne s’est pas inhibée. Elle a sorti sa colère de manière explosive. Elle a jeté son plumier à terre, tapé du poing sur son banc, … pour me dire enfin que la maman d’une autre élève souffrait d’un cancer. Nous avons prié pour cette maman, nous lui avons écrit une carte que Cindy a transmise avec soin.

 Charlène, infirme moteur cérébrale, disait tout avec ses yeux. Un jour, je parlais de l’accueil de Jésus envers les enfants. Cabrée dans son trotteur, elle s’est déplacée vers moi. Elle a posé son bras tendu sur mon épaule et sa tête contre la mienne. Son regard était intense.

 Luc ne se sent pas compris dans sa famille. Il se tourne vers les autres pour les aider, et il prend volontiers leur défense, un peu comme un grand frère.

Lucie a une maladie dégénérative. Je pense qu’elle en a conscience. Au cours de la prière, chaque enfant a l’oc­casion de s’exprimer. Elle entre dans un silence dans lequel elle se présente à Dieu telle qu’elle est, avant de Lui dire : Bonjour Dieu, c’est moi, Lucie.

 En rencontrant ces enfants, je suis émerveillée de voir la puissance de la vie. Dans le silence de la souffrance, du handicap, elle creuse un autre passage, plus pro­fond, et rejaillir cri eux sous une forme nouvelle pour se répandre autour d’eux.

 PS : les prénoms des enfants ont été changés.

Célébration liturgique en langues des signes à la paroisse Ste Famille à Woluwé-Saint-Lambert

 Cécile Bouhy, maître spécial de religion et membre de l’équipe Signes de Foi

Article paru dans le journal Pastoralia N°3 de mars 2012.

Email : p.francois@swing.be

            site: www.signesdefoi.be

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Texte paru dans le Journal du Dimanche

Texte d’Annie frère, du journal Dimanche du 15/01/2012.

Francine

Tu es venue

et toujours pour chacun
tes bras se sont ouverts
Ton sourire et ta joie
illuminaient nos routes

A travers ton bonheur
au-delà des chagrins
marchant dans l’aujourd’hui
et acceptant demain

Tu es venue
Tu es partie
vers une autre lumière
que tu as espérée
dont tu es à ce jour
pleinement éclairée

Seigneur, que cette vie
toute emplie de tendresse
soit pour nous aujourd’hui
gage de ta promesse
d’un amour infini
qui ne peut prendre fin

et qu’ainsi notre Foi
apaise notre chagrin

Amen

Annie Frère

 

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La langue des signes à la messe

La langue des signes à la messe.

06 Octobre 2011

DEPECHES CATHOBEL – BELGIQUE – Diocèse de Malines-Bruxelles

L’équipe « Signes de Foi » a pour mission d’accompagner des personnes sourdes et malentendantes dans leur cheminement religieux, en particulier par l’interprétation des célébrations et la préparation aux sacrements.

Dans le diocèse de Bruxelles, une interprétation des célébrations est assurée, en langue de signes, chaque deuxième dimanche du mois, ainsi qu’aux grandes fêtes en l’église de la Ste-Famille à Woluwe-St-Lambert. Pour les personnes malentendantes, une boucle d’induction magnétique y est installée.
Par ailleurs, d’autres églises sont munies d’une boucle magnétique qui permet aux personnes ayant un appareil auditif de brancher celui-ci sur le mode téléphone, pour mieux comprendre ce qui est dit au micro. Cette boucle est déjà installée à Woluwe-St-Lambert, dans les églises Ste-Famille, St-Lambert, la chapelle oecuménique, et, à Etterbeek, dans l’église Notre-Dame du Sacré-Coeur.
Vous trouverez une liste plus exhaustive des lieux disposant d’une boucle magnétique sur le site http://www.telecontact.be/fr/search.php

Dans le Brabant wallon, aucun relais n’est encore assuré. Les personnes intéressées peuvent s’adresser à l’église de la Ste-Famille, à Woluwe-St-Lambert.

Contacts :

Pierre François p.francois@swing.be

Cécile Bouhy, tél. 0473 26 39 84  – courriel cecile.bouhy@yahoo.fr
Site Internet : http://www.signesdefoi.be/

Article est paru dans le journal cathobel

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